Extraits du discours de Jean-Luc Mélenchon lors de la convention législatives de la France Insoumise le samedi 13 mai 2017.

Nous faisons partie de la famille culturelle, intellectuelle, philosophique et historique qui incarne l’humanisme écologique et social.

La tradition qui nous porte est celle des Lumières, celle de la lutte contre les obscurantismes qui obsèdent les esprits et les empêchent de voir où est l’intérêt général humain.

Vous avez été les constructeurs d’un futur qui dorénavant peut s’élancer à l’assaut du monde.

Élections Législatives

Nous assumons notre responsabilité comme une grande formation politique.

Nous sommes présents partout avec un objectif: gouverner le pays, constituer une nouvelle majorité.

Le programme

Les pauvres sont le visage monstrueux de l’inefficacité du libéralisme à faire autre chose qu’à produire des névrosés de l’accumulation des fortunes.

Nous avons la force de la cohérence: nous sommes tous là en raison d’un programme.

C’est la garantie que nous sommes un point d’appui stable et solide pour construire un autre futur, que nous ne sommes pas une rencontre de circonstance regroupée autour de papiers confus et approximatifs. Notre programme nous donne la base d’une action déterminée, organisée, méthodique dans tous les compartiments de la vie d’une grande nation.

La FI est une identité ouverte, elle n’appartient à aucun parti.

Les électeurs se rallieront non pour donner la force à des personnes mais pour donner de la force à des idées.

Nous nous appartenons à nous-mêmes et nous décidons chacun ce que nous croyons bon pour tous sans tenir compte de ceux qui se croient nos maîtres.

Élection présidentielle

Les médias ont passé leur temps à diaboliser la FI pendant la dernière semaine avant le premier tour en foutant une paix royale à lepen. À 600 000 voix près, lepen était éliminée du deuxième tour et l’élection redevenait une élection normale, c’est-à-dire un choix de projet politique.

Notre projet n’est pas de barrer la route au FN mais de le dégager du paysage et nous ne le dégagerons que par notre force parce que nous sommes positifs, parce que nous avons quelque chose à proposer. Et c’est d’ailleurs comme ça que nous avons commencé à déloger le FN de toute une série de communes et d’endroits où il avait pris pied, parce que nous avons constitué cette force positive, cette force pleine d’espérance en l’avenir, cette force qui dit que la vie vaut la peine d’être vécue, demain peut être meilleur qu’hier, tout n’est pas perdu, tout n’est pas en déclin, tout n’est pas détruit, c’est cette force d’enthousiasme qui a réussi à arracher ces votes.

La ligne adoptée était une ligne de respect pour les électeurs (le fait de ne pas appeler à voter Macron au second tour). Je ne me suis pas approprié ceux qui ont voté pour nous en prétendant à ce moment porter une parole qui aurait été une parole commune car quoi que j’aurais dit elle n’aurait pas été une parole commune, ce qui était une parole commune c’était de dire: « Pas une voix pour le FN ». Et quand on me dit: « Est-ce que vous ne craignez pas de faire le jeu du FN? »,  je réponds: « Ceux qui sont responsables du FN sont ceux qui votent FN et ceux qui font voter FN, mais pas nous ».

Cette élection a fonctionné au fil des semaines comme une série de diversions empêchant d’avoir les débats.

Lepen a fonctionné comme le diable de confort à usage multiple, une sorte de couteau suisse de la trouille et du refus qui sert à ouvrir toutes les portes de l’abêtissement.

Le pompon des diversions, c’est quand même le PS avec ses deux candidats, occupant la scène: « Voyez mes ailes, je suis Macron, voyez mes pattes, je suis Hamon. »

Lepen est l’argument de confort des libéraux. Et on comprend bien qu’ils ont tout fait pour qu’à la fin, vous ayez à choisir d’avaler la coupe amère sous la trouille de vous faire tirer une balle dans la tête. Parce que c’est à ça que sert le FN: à faire peur, à menacer.

Pendant les année qui viennent

Le seul interlocuteur politique que nous avons, c’est Mr Macron, parce que, que cela nous plaise ou non, il porte une cohérence politique et il a réussi, par un mix d’affirmations claires et de méthodes rusées pour les élections, à l’imposer. Et il sait ce qu’il va faire, il sait ce qu’il a prévu, et, apparemment, rien ne l’arrêtera. Le premier vote des députés macronistes (s’ils l’emportent), ce sera un vote de renoncement car le système des ordonnances prévoit que l’Assemblée vote pour habiliter le pouvoir exécutif à décider par ordonnances. Autrement dit, il vous demande une Assemblée soumise, et nous sommes, nous, la proposition d’une Assemblée insoumise.

Code du travail

Détruire le Code du travail, et la règle commune, c’est jeter tout le pays dans une compétition des travailleurs, chacun contre le voisin, des entreprises, chacune contre les voisines, des plus petites aux plus grandes mais surtout dans les plus petites qui sont le maillage du territoire du pays. L’abrogation du code du travail, c’est un recul séculaire pour notre famille politique, pour les nôtres. C’est une chose terrifiante de voir des individus livrés aux desiderata de ceux qui dirigent.

Ne croyez pas que cette question de la destruction du code du travail soit une question limitée au code du travail lui-même. Elle touche, dans toute sa transversalité, l’organisation des bases qui existent au terme d’un siècle et demi de luttes de classe dans notre pays pour obtenir la reconnaissance des qualifications ouvrières et une manière de vivre tous ensemble. C’est tout cela qu’ils vont détruire.

C’est pour ça qu’il veut les pleins pouvoirs, parce que si la discussion avait lieu librement, il y aurait des gens de toutes sortes qui feraient apparaître point par point que ce projet est tout simplement un projet de contre-réforme, un projet de contre-révolution, une violence sociale terrible contre un siècle et demi d’histoire de notre pays et de progrès social.

Nucléaire

Pendant ce quinquennat, il y a 19 réacteurs nucléaires qui arrivent au terme de leur durée de vie et cet homme pense que le nucléaire c’est l’avenir et il va les faire recaréner de manière à ce qu’ils puissent continuer encore 60 ans. C’est un danger public. C’est l’occasion ou jamais de dire non au nucléaire.

Conclusion

La FI propose d’organiser une nouvelle cohabitation, c’est-à-dire de mettre en échec la construction de la majorité macroniste dans ce pays.

Cette élection est une élection nationale, elle concerne le pouvoir de l’État, la place de la France en Europe et dans le monde.

On m’a dit: certains PS veulent recomposer. Alors qu’ils viennent. Ils ne veulent pas. Alors n’essayez pas de nous faire croire que vous êtes autre chose que ce que vous êtes: des marchands d’illusion, des faussaires, des gens qui viennent avec une pancarte et se préparent à faire le contraire. Ne venez pas nous dire que vous êtes différents les uns des autres, vous êtes tous les mêmes.

 

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