Plusieurs mesures sécuritaires exceptionnelles votées par l’Assemblée Nationale.

Plusieurs mesures sécuritaires exceptionnelles votées par l'Assemnlée Nationale.

Les mesures qui posent problème:

  • Rétention de quatre heures sans avocat.

  • « Nouveau régime d’irresponsabilité pénale » pour les policiers, les gendarmes, les douaniers ou les militaires s’ils ouvrent le feu en cas de « nécessité » absolue. Cas où l’usage de l’arme est «rendu absolument nécessaire pour mettre hors d’état de nuire l’auteur d’un ou plusieurs homicides volontaires ou tentatives […] dont il existe des raisons sérieuses et actuelles de penser qu’il est susceptible de réitérer ces crimes dans un temps très voisin de ces actes».

  • Perquisitions de nuit « en cas d'urgence », « lorsqu'est en cause une infraction de terrorisme », seront autorisées.

  • Recours dans le cadre d'enquêtes terroristes aux Imsi-catchers, ces valises-espions qui permettent d'écouter toutes les conversations à la ronde.

  • Instauration d’un contrôle administratif pour les personnes « qui se sont déplacées à l’étranger afin de participer à des activités terroristes ».

 

L’idée d’un récépissé qui permette d’éviter les contrôles sur le seul critère de l’apparence a été une nouvelle fois rejetée.

Point de vue des avocats.

Les barreaux européens ont dénoncé une dérive liberticide de l'État français.

Ils considèrent, notamment, que « les mesures exceptionnelles envisagées par le gouvernement français entraînent une restriction des garanties des citoyens devant la possibilité d’actions discrétionnaires des forces de sécurité, sans contrôle des institutions indépendantes. »

 

Certes, l'État doit se donner les moyens de lutter contre le terrorisme mais les lois d'exception sont-elles la solution?

Étendre encore les pouvoirs de la police et de l'administration, certes dans le cadre d'enquêtes liées au terrorisme mais jusqu'où une enquête pourra-t-elle aller? Qui pourra-t-elle toucher? Les mots utilisés dans le texte de loi sont flous.

Le terme "terrorisme" lui-même n'est pas défini.

Tout le monde est concerné, même ceux qui "n'ont rien à se reprocher", car qu'est-ce qui leur garantit qu'ils ne seront jamais touchés par une enquête poussée trop loin ou par une intervention musclée de la police? (Penser aux deux hommes qui se sont retrouvés au beau milieu de l'intervention du RAID à Saint-Denis dont l'un d'eux a reçu une balle dans le bras.)

Et va-t-on continuer à renforcer les pouvoirs de l'exécutif indéfiniment? À chaque nouvelle attaque, va-t-on restreindre les libertés publiques?

On s'achemine doucement vers un régime d'exception.

Soyons vigilants.

 

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